Cette histoire débute en 1929, lorsque Auguste Le Nezet achète une machine à battre (la batteuse) Merlin ainsi que sa chaudière à vapeur. C’est le début d’une longue entreprise qui perdure encore aujourd’hui. Cette première acquisition nécessitant un certain nombre de clients, quatre compagnies se constituent au fil du temps, avec le bourg, puis la Farinelais, Peslan et Le Gâvre. On appelait alors compagnie, un ensemble de cultivateurs d’un quartier qui battait avec le même entrepreneur.
La guerre arrive, puis la Poche de Saint-Nazaire. Le pain manque, la vieille locomotive Merlin est réquisitionnée avec son chauffeur, Etienne Couëdel, pour moudre le blé chez Baptiste Bretéché à la Gaulais et cela même sous les bombardements américains. La paix revient et le père Gus développe son affaire avec deux nouvelles batteuses, une Braud puis une Guillotin, avant de prendre sa retraite en 1966. C’est alors à son fils Serge de prendre la relève. Le remembrement arrivant, les surfaces des parcelles s’étendent et les premières moissonneuses batteuses arrivent. J’ai eu cette première machine en 1970, nous dit Serge, mais cette période marquera aussi la fin des compagnies de battages traditionnelles. A 86 ans, je suis officiellement le dernier entrepreneur de battages de la commune nous confie-t-il avec humour, très attaché à son statut d’autoentrepreneur.
Aujourd’hui, Serge ne fait plus la pratique comme on disait alors. Pourtant, à la tête de sept anciennes batteuses, il continue avec sa bande de copains à maintenir la tradition des battages. Et de conclure : C’est un patrimoine culturel qu’il faut faire vivre. Cette année, plusieurs personnes sont venues nous rejoindre et chez les Le Nezet, la troisième génération semble assurée.
Jean Surget pour Bouvron Patrimoine
Photo : Jean Surget
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